Faire du WWOOFing en famille , c’est possible ?
A la Huerta, oui!!!
Retrouvez l'interview sur le site de wwoof .
Sylvia et Olivier, trois enfants et hôtes près de Limoges
Depuis le début, j’accueille les familles avec des enfants de 1 à 17 ans – à vrai dire, je ne regarde pas. Ce ne sont pas les demandes les plus courantes (nous avons dû en avoir 4 ou 5 ces deux dernières années) et elles se concentrent sur les vacances scolaires d’été. Cette année, ça change un peu : nous avons déjà une famille prévue pour les vacances de Pâques, et même une en juin.
WF – Pourquoi accueillir des familles ?
Bien accueillir les WWOOFeurs est primordial pour nous. Nous avions rénové la maison pour qu’il y ait d’autres chambre, un salon qui peut également être privatisé en chambre pour les enfants, une salle de bain privative, une grande véranda et même une piscine. Ca permet d’allier travail et détente, mais pour nous c’est indispensable d’héberger correctement. Je suis maman, je sais ce que c’est les vacances – cher, compliqué, pas toujours ce qu’on veut. Alors les accueillir est une évidence. Nous souhaitons même construire prochainement une yourte indépendante : ils pourront prendre leur repas dans un espace personnel quand ils le souhaitent, et se retrouver entre eux. Et puis quand on enchaîne les séjours courts d’une semaine, c’est vraiment important pour nous aussi de garder des espaces d’intimité.
WF – Et toi, avais-tu envisagé faire du WWOOFing avec tes enfants ?
« Il fallait aussi trouver une ferme qui puisse respecter aussi notre rythme de vie en famille. »
Pendant longtemps je ne suis pas partie en vacances avec mes enfants et j’aurais adoré faire du WWOOFing avec eux – mais je ne savais pas que c’était aussi sécurisé. Ca ne me paraissait pas adapté. Entendez-moi, ce n’est pas parce qu’on a des gamins qu’on ne peut pas faire de l’agriculture ! Mais si c’est pour être logé tous ensemble dans un salon, c’est compliqué. Ici, l’autre avantage c’est qu’il y a peu de risques : nous n’avons pas d’engins motorisés par exemple.
WF : Comment t’organises-tu pour les repas ?
On accueille souvent l’été – une période durant laquelle nous avons des produits de base en quantité. Et je demande aux familles de compléter en faisant les courses pour leurs enfants – évidemment on partage tout, mais ils achètent « l’équivalent ». Les enfants ne sont pas WWOOFeurs, ils ne participent pas aux activités de la ferme, et les familles le comprennent très bien, elles ne sont pas du genre pique-assiette. Et puis, les parents veulent montrer l’exemple donc ils ne mettent pas les pieds sous la table. Nous n’avons eu que de bonnes expériences. Ils s’amusent à faire des activités dans un cadre sympa : les enfants ont la piscine et le grand air, et il y a toujours quelqu’un qui est vigilant.
WF – As-tu des conseils pour les hôtes qui s’interrogent sur l’accueil des familles ?
Je serais ravie de répondre à leurs questions s’ils en ont ! Je pense que c’est l’expérience qui m’a le plus appris. Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus tendances à « faire le tri », à appeler longuement les gens en amont et à dire les choses tout de suite quand il y a un problème. C’est sûr qu’accueillir demande de l’énergie, donc il ne faut pas se tromper trop souvent. Entendez-moi bien, on ne compte pas sur les WWOOFeurs pour faire notre travail. Quand on a fait les comptes, qu’il y ait eu des WWOOFeurs ou non, on a le même chiffre d’affaire car le temps qu’on gagne sur le travail agricole on le rend dans les temps collectifs (déjeuners plus longs, etc). Mais honnêtement, ce n’est pas avec les familles que ça pose problème car ils ont les automatismes (nettoyer, ranger derrière eux), le savoir-vivre et les repas sont rythmés par les enfants.
Voir le profil de la Huerta de Veyrinas, de Sylvia et Olivier
François, WWOOFeur et père de deux jeunes ados
« Il y avait aussi l’envie de faire découvrir ce monde agricole à nos enfants, qu’ils sachent ce qu’ils ont dans leur assiette et d’où ça vient »
On est de purs urbains, avec ma femme mais on aime beaucoup la nature et la campagne. Une fois la décision prise de partir faire du WWOOF en famille, c’est là que le plus difficile commence : trouver une ferme qui puisse nous accueillir tous les quatre – dont des enfants – n’est pas évident. Bien sûr on est un peu plus exigeants que lorsque nous étions étudiants. Et il fallait aussi trouver une ferme qui puisse respecter aussi notre rythme de vie en famille.
D’où t’es venu cette idée ?
Il y avait l’envie de faire découvrir ce monde agricole à nos enfants, qu’ils sachent ce qu’ils ont dans leur assiette et d’où ça vient. Et nous n’avons pas non plus de gros moyens pour partir en vacances ! Quand on disait aux gens autour de nous qu’on partait faire du WWOOFing avec les enfants, ils nous prenaient pour des fous. Et quand on est rentrés en leur racontant notre séjour, ils étaient vraiment surpris : ils nous disaient « Ah bon, vous ne vous êtes pas fait exploités ? ».
Comment ça se passait au quotidien ?
Avant d’arriver, nous avions échangé avec Sylvia : il n’y avait pas vraiment d’horaires pour les WWOOFeurs, ils s’adaptaient. Mais j’allais aider aux champs dès 6h du matin et jusqu’à midi. Les enfants nous rejoignaient quand ils se réveillaient et participaient parfois si ils en avaient envie – ils ont 12 et 15 ans donc ils peuvent ramasser les courgettes (même si ça pique un peu les doigts !). La région est magnifique mais finalement nous ne sommes pas sortis une seule fois de la ferme : on y était tellement bien. Le matin on était au champ, le midi on déjeunait ensemble, l’après-midi on se reposait à l’ombre et on faisait un plongeon dans la piscine quand on avait trop chaud…
Du coup, vous les avez vraiment eu vos vacances ?
Ce ne sont pas des vacances comme les autres. Pour nous, c’était un plaisir, mais on était un peu inquiet pour les enfants, on n’était pas sûr que ça leur plaise. Tu parles ! On ne les a jamais entendu râler – sauf quand il y a eu une araignée. Ils pouvaient participer s’ils voulaient, se promener ou aller à la piscine.
Donc, plutôt une bonne expérience à refaire ?
C’est sûr ! On a passé une semaine de rêve, et on a bien regretté de ne pas avoir prévu de rester plus longtemps. Si on recommence, on serait obligés de retourner chez Sylvia ! On aurait trop peur d’être déçu ailleurs et on aurait beaucoup de plaisir à repasser du temps avec elle et Olivier. Ça m’a fait beaucoup de bien de me reconnecter au vert et les enfants ont adoré. Maintenant, ils comparent avec les légumes qu’on achète « c’est pas les courgettes de la Huerta, ça ! ».
Maintenant, ils comparent avec les légumes qu’on achète « c’est pas les courgettes de la Huerta, ça ! »